Le syndrome du canal carpien et est-il une maladie professionnelle ?

Peut-on déclarer le syndrome du canal carpien (SCC) comme maladie professionnelle ? Comment expliquer la fréquence de ce trouble musculo-squelettique en entreprise ? Quels sont les moyens de le prévenir et de le soulager au travail ? Voici quelques éléments de réponses avec EPITACT®.

 

Le syndrome du canal carpien (SCC) est une affection neurologique du poignet. Ses symptômes (fourmillements, engourdissements, troubles de la sensibilité, douleurs) sont ainsi causés par la compression du nerf médian dans le canal carpien.

TMS et maladies professionnelles : le syndrome du canal carpien

Le syndrome du canal carpien est le trouble musculosquelettique du membre supérieur le plus fréquent. Chaque année, il touche près de 600 000 personnes et 4,6 % de la population active !

Une étude menée en Pays de la Loire a estimé la prévalence du SCC chez les salariés de 3,8 % chez les femmes contre 2,3 % chez les hommes(1). Selon cette même étude, les professions ouvrières seraient le secteur d’activité comportant le plus de risque de développer un SCC.

Ce syndrome est aussi la seconde pathologie la plus fréquemment reconnue comme maladie professionnelle (après les pathologies de la coiffe des rotateurs)(2). Cependant, les statistiques liées à sa reconnaissance en maladie professionnelle pourraient probablement être revues à la hausse. En effet, le taux de sous-déclarations en maladie professionnelle du SCC reste conséquent, estimé à 43 % en 2015(3).

En termes de répercussions, en 2017, les SCC reconnus ont été responsables de près d’1,8 millions de journées d’arrêt de travail en France. À noter également que les durées d’arrêt de travail post-opératoire sont assez longues, allant de 30 à 60 jours(3).

Quels sont les facteurs de risque professionnels du syndrome du canal carpien ?

Le lien entre syndrome du canal carpien et maladie professionnelle s’assure par de nombreux facteurs de risques professionnels ou non.

Hors contexte professionnel, ses facteurs de risque peuvent être d’ordre anatomique, métabolique, inflammatoire, hormonal ou traumatique. Canal trop étroit, diabète, maladie endocrinienne, arthrite, grossesse, ménopause, fracture ou entorse sont ainsi susceptibles de favoriser son apparition.

Cependant, nombre de ses facteurs de risque sont observés au travail(4, 5) : on parle ici des facteurs mécaniques. Il peut s’agir de :

  • Mouvements répétitifs du poignet ;
  • Positions prolongées requérant force manuelle et utilisation de la pince pouce-index ;
  • Mouvements de torsion du poignet ;
  • Exposition aux vibrations ;
  • Flexions et extensions répétés du poignet ;
  • Environnements de travail froid ;
  • Charges portées ;
  • Pression, stress, mauvais climat social, etc.

Tous ces gestes sont donc susceptibles d’augmenter le volume des structures au sein du canal carpien et de favoriser la compression du nerf médian(5).

Le SCC est donc généralement multifactoriel. La douleur pouvant également retentir la nuit, la qualité du sommeil s’amoindrit et le niveau de concentration au travail aussi.

Le syndrome du canal carpien au tableau des maladies professionnelles

Le syndrome du canal carpien figure en effet sur la liste de l’Union Européenne des maladies professionnelles depuis 2003(5). Il s’inscrit au tableau n° 57 des maladies professionnelles regroupant les « affections périarticulaires provoqués par certains gestes et postures de travail »(6). Voici les différentes conditions à remplir pour pouvoir déclarer le SCC en maladie professionnelle :

  • La victime doit avoir consulté dans un délai de 30 jours à compter de la fin de l’exposition au(x) risque(s) encouru(s).
  • La victime doit prouver avoir réalisé, de façon habituelle, au moins une des tâches suivantes :

> mouvements répétés ou prolongés d’extension du poignet

> mouvements répétés ou prolongés de préhension de la main

> appui carpien

> pression prolongée ou répétée sur le talon de la main.

Les facteurs de risque du syndrome du canal carpien sont donc omniprésents dans une quantité considérable d’activités professionnelles. L’identification des tâches à risque est alors davantage pertinente pour réduire les risques de ce syndrome, mais ce n’est pas tout…

Quelques moyens de réduire la fréquence du syndrome du canal carpien en entreprise

Certains leviers permettent d’agir contre le syndrome du canal carpien au travail, qu’ils soient préventifs, antalgiques ou curatifs.

L’étape clé reste la prévention, d’une part en sensibilisant les salariés aux gestes à risques, d’autre part via l’ergonomie des postes. Il s’agit notamment d’outils et de postures qui favorisent l’alignement main/poignet et qui réduisent les pressions sur le canal carpien. Par exemple, les tapis de souris, claviers courbés, souris ergonomiques, tables à hauteur ajustée et accoudoirs aident à prévenir ou soulager les douleurs.

Aussi, les orthèses souples seront un allié au quotidien en cas de syndrome du canal carpien. À ce titre, l’orthèse souple CARP’ACTIV®* est également conçue pour favoriser l’alignement de la main avec le poignet sans bloquer les mouvements. Fine, légère et respirante, cette orthèse proprioceptive encourage de manière plus ou moins inconsciente à limiter les gestes à risque. Lors de mauvaises positions du poignet, le tissu se met en tension et appelle alors à réajuster son mouvement. Sa présence confortable et rassurante permet ainsi de continuer ses activités sereinement, au travail comme à la maison.

D’autres solutions existent, soit médicales (médicaments ou injection de corticoïdes), soit chirurgicales (intervention pour diminuer la compression du nerf médian). Pour recevoir le traitement adapté, une consultation chez un professionnel de santé est primordiale.

Vous l’aurez compris, la reconnaissance du syndrome du canal carpien en maladie professionnelle n’est donc pas anodine. Cependant, de nombreux moyens préventifs permettent d’œuvrer pour ralentir sa prévalence et limiter ses conséquences. 

 

*Cette solution est un dispositif médical de classe I, qui porte au titre de cette règlementation le marquage CE. Lire attentivement la notice avant utilisation. Fabricant : Millet Innovation. 05/2022

Pour aller plus loin que cette approche globale et simplifiée, voici quelques sources supplémentaires :

(1)Ha C, Fouquet N, Roquelaure Y, Raimbeau G, Leclerc A, Goldberg M, et al. Syndrome du canal carpien : estimations de l’incidence, de la prévalence et du poids de l’activité professionnelle dans sa survenue dans les Pays de la Loire, France, 2002-2004. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire – BEH. 2010;(5‑6):37.

(2)Santé publique France. Le syndrome du canal carpien [Internet]. santepubliquefrance.fr. 2019 [cité 24 mars 2022]. Disponible sur: https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-liees-au-travail/troubles-musculo-squelettiques/donnees/le-syndrome-du-canal-carpien

(3)Chazelle E, Fouquet N, Roquelaure Y. Part des syndromes du canal carpien attribuable à l’activité professionnelle parmi les professions et secteurs d’activité à risque dans deux départements français. Bull Epidémiol Hebd. 2021;(11):186-95. http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2021/11/2021_11_1.html

(4)Bensefa-Colas L, Choudat D. Main et maladies professionnelles. La Presse Médicale. 1 déc 2013;42(12):1627‑31.

(5)Giersiepen K, Spallek M. Carpal Tunnel Syndrome as an Occupational Disease. Dtsch Arztebl Int. avr 2011;108(14):238‑42.

(6)INRS. RG 57. Tableau – Tableaux des maladies professionnelles [Internet]. inrs.fr. 2017 [cité 24 mars 2022]. Disponible sur: https://www.inrs.fr/publications/bdd/mp/tableau.html?refINRS=RG%2057

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